Nous refusons que notre pays
continue de sombrer dans le chaos. Nous refusons de regarder passivement les
mairies brûler, les magasins pillés, des domiciles de maires attaqués, tous les
Français victimes d’actes injustifiables de dégradations et de violences.
Malheureusement, cette situation ne nous surprend pas et les maires de France
alertent depuis des années sur la dégradation de notre société. Il faudra en
tirer le moment venu toutes les conclusions en termes de politiques publiques
nationales.
En attendant, nous enjoignons
l’Etat, qui a la responsabilité du maintien de l’ordre et dont la vocation est
de protéger la société, de rétablir la sécurité par tous les moyens
opérationnels et en droit dont il dispose.
La mort d’un jeune homme tué à
Nanterre mardi dernier a soulevé une grande émotion. La justice s’est saisie le
jour même de l’affaire et a ouvert une enquête.
Depuis cette date, partout sur
le territoire national, nous faisons face à un cycle inouï de violences, que
rien ne peut justifier et qui trahit cette légitime émotion en la transformant
en une délinquance de droit commun.
Malgré l’intervention des
forces de l’ordre et des pompiers, des familles sont mises en danger et doivent
être évacuées. Leurs biens personnels sont détruits. Des commerces et des
entreprises voient leurs locaux pillés et incendiés. Des maires sont menacés,
injuriés ou frappés. Les bâtiments communaux sont saccagés.
Ces actes de violence d’une
minorité sont inacceptables et pénalisent en premier lieu l’ensemble des
habitants.
Par la dégradation des
bâtiments publics, ils empêchent les services publics de fonctionner au service
de la population.
Par les destructions d’écoles
et de bibliothèque, ils sabordent les outils d’accès à la connaissance, à
l’éducation et à la culture, donc à l’égalité des chances.
Par l’effet délétère des
images et des réseaux, ils renforcent la stigmatisation des quartiers et des
autres habitants.
Par les violences contre les
élus, ils attaquent le cœur de notre démocratie. Cette dérive des comportements
n’a aucune issue et ne fera qu’aggraver les difficultés que leurs auteurs
prétendent dénoncer. La violence n’est jamais une solution.
Les maires sont profondément
attachés à l’unité et à la cohésion de notre pays : ils y contribuent chaque
jour en agissant au plus près des citoyens. Ils observent avec consternation le
déchaînement de violence qu’impose au pays une minorité agissante. Mais, ils ne
s’y résignent pas et sont résolus à s’y opposer.
Les Maires de France appellent
donc d’abord l’Etat à rétablir l’ordre républicain : c’est sa responsabilité
pleine et entière. Il ne peut y avoir de justice sans ordre.
Les maires de France appellent
ensuite à une mobilisation civique de la société pour le respect de la
République et de la France. Chacun doit y prendre sa part sans la
responsabilité et le calme pour que le dialogue puisse reprendre.
A nous, maires, il
appartiendra de tirer lucidement les leçons de cette crise, d’en décortiquer
les ressorts profonds, de retisser les liens brutalement rompus et
inlassablement de construire la cohésion dont notre Nation a tant besoin.
Vive la République, vive la
France